Les anomalies du diagnostic électricité

Absence de disjoncteur 30mA

Identifiant : Anomalie B11 a3 ou B11 a2

Description : Il n’y a aucun dispositif différentiel à haute sensibilité inf. ou égal à 30 mA OU une partie seulement de l’installation électrique est protégé par au moins un dispositif différentiel à haute sensibilité inf. ou égal à 30 mA.

Commentaire : Cela apparait dans la partie « Informations complémentaires » du rapport, et non dans la liste des anomalies.

Explication

Ces mentions indiquent qu’il vous manque un ou plusieurs disjoncteurs différentiels 30mA. Voici à quoi cela ressemble :

Sur chacun de ces matériels, il est écrit 30mA, ou 0,03A (ce qui est la même chose), et c’est d’ailleurs à cela qu’on les reconnait.

Ils ont la même fonction qu’un disjoncteur général, dont voici des exemples :

Leur sensibilité est en revanche plus faible. Le fonctionnement de ce type de matériel est le suivant : lorsque vous mettez malencontreusement le doigt sur un fil de courant, du courant s’en échappe et parcourt votre corps. C’est ce qu’on appelle une électrisation. Aïe. Un disjoncteur différentiel détecte alors, très logiquement, la différence entre le courant effectif et le courant en rythme de croisière. Cette différence de courant s’appelle un courant de fuite (pour rappel, il a fui par votre doigt). Lorsqu’une électrisation est fatale, on appelle cela une électrocution. Pour éviter l’occurrence de ce type de mortelles châtaignes, il a été placé depuis très longtemps, dans tous les logements, des disjoncteurs généraux qui coupent le courant si le courant de fuite est supérieur à 650mA (ou 500mA, ou 300mA, en fonction des modèles). Ce type de disjoncteur différentiel n’empêche pas le courant de fuite de faire subir aux maladroits des électrisations importantes (de très grosses châtaignes). C’est pourquoi il est devenu obligatoire dans toute installation nouvelle d’ajouter un ou des disjoncteurs différentiels à haute sensibilité, qui coupent le courant dès que 30mA fuient par votre doigt. Cela n’empêche malheureusement pas la survenance d’une électrisation sensible (châtaigne de taille modeste), mais quand même, ce n’est plus pareil.

L’anomalie B11 a3 indique donc qu’il n’y a aucun dispositif différentiel à haute sensibilité (autrement dit un disjoncteur 30mA) dans l’installation électrique.

L’anomalie B11 a2 indique qu’il y en a un ou plusieurs, mais que certaines parties de l’installation ne sont pas reliées à ces disjoncteurs 30mA, et donc pas protégées par eux.

Marche à suivre

Pour remédier à ce type de défaut, il suffit d’installer un disjoncteur 30mA (ou plusieurs, selon la taille de votre installation électrique), et que tous les fusibles y soient reliés. Un 30mA coûte entre 50 et 100 €, et il est préférable de faire appel à un électricien pour en choisir le modèle et l’installer convenablement. Cette intervention, si elle ne nécessite pas de tout modifier dans votre tableau électrique car il y manque de la place, durera environ une heure.

Un disjoncteur différentiel ne fonctionne pas ou mal

Identifiant : Anomalie B2.3.1 h ou B2.3.1 i

Description : Au moins un dispositif de protection différentielle ne fonctionne pas pour son seuil de déclenchement OU La manœuvre du bouton test du (des) dispositif(s) de protection différentielle n’entraîne pas (son) leur déclenchement.

Commentaire : Cela peut concerner aussi bien un 30mA que le disjoncteur général.

Explication

Lors d’un diagnostic électricité, on vérifie que les disjoncteurs différentiels coupent le courant lorsque nécessaire, c’est-à-dire lorsqu’il y a un courant de fuite, donc quand il y a une différence (d’où leur nom). Pour cela on actionne le bouton de test de ces matériels quand il y en a un d’une part, et d’autre part on crée, grâce à l’utilisation d’un simulateur de courant de fuite, le défaut qui doit en théorie les faire réagir.

Cet appareil se branche dans une prise ou directement dans le tableau électrique. Il crée un courant de fuite dont l’intensité est réglable en fonction du disjoncteur qu’on souhaite tester (un 30mA ou un disjoncteur général). Si la protection en question ne saute pas, c’est qu’elle fonctionne mal voire pas du tout.

Marche à suivre

Il faut remplacer ! Si c’est un disjoncteur 30mA qui s’est montré peu réactif, le prix du remplacement est toujours de 50 à 100 €, auquel il faut ajouter le temps pour retirer celui qui dysfonctionne et brancher le nouveau à sa place.

Si c’est le disjoncteur général qui ne veut manifestement pas faire son office, le prix du matériel est également de 100 € environ, mais dans ce cas vous ne pourrez pas le faire vous-même.

En effet, si vous souhaitez remplacer un disjoncteur 30mA, vous pouvez couper le disjoncteur général et vous êtes en sécurité, vous pouvez alors mettre vos doigts dans les fils sans danger.

En revanche, pour remplacer le disjoncteur général, vous n’avez pas la possibilité de couper quoi que ce soit en amont, à moins de mettre tout le voisinage dans le noir. Il faut donc prendre contact avec votre distributeur d’électricité pour programmer l’intervention.

Une prise n’est pas reliée à la terre, alors qu’elle en a l’air

Identifiant : Anomalie B3.3.6 a2

Description : Au moins un socle de prise de courant comporte une broche de terre non reliée à la terre.

Commentaire : Cette anomalie est dite « compensée » si la prise en question en protégée par un 30mA

Explication

Pour toute prise équipée d’une broche de terre, on vérifie lors du diagnostic électricité qu’elle est bien reliée à la terre.

Ceci est une prise de courant avec une broche de terre (la tige métallique en haut)

Ceci est l’appareil avec lequel on vérifie qu’une prise est bien reliée à la terre

Parfois, seuls deux fils (la phase et le neutre) arrivent dans ces prises faites pour en recevoir également une troisième : la terre. Permettre l’évacuation vers la terre d’un défaut d’isolement est un bon moyen de prévention des risques d’électrisation, c’est pourquoi tous les circuits électriques y sont maintenant reliés.

Dans les installations plus anciennes, seuls la phase et le neutre arrivaient jusqu’aux prises de courant. Il se peut donc qu’une vieille prise ait été remplacée par une plus récente (qui comporte une broche de terre) pour donner une impression de neuf, mais sans que la terre n’y arrive. C’est dans ce cas que l’anomalie B3.3.6 a2 (à apprendre par cœur) apparait dans un rapport.

Marche à suivre

Il s’agit là de travaux qui peuvent être assez importants. Il faut en effet ajouter un troisième câble, dit de terre, en parallèle des deux premiers. C’est ce en quoi consiste “amener la terre”, ou « mettre la terre », formulations aux sonorités mystiques qui signifie en réalité faire une saignée dans tous vos murs pour y faire passer un fil de cuivre. La durée des travaux dépend de la distance entre le tableau électrique, d’où va partir ce câble additionnel, et la ou les prises à relier, et est donc difficile à estimer.

Vous pouvez retenir cependant que c’est en général assez coûteux, assez long, et assez générateur de poussière.

Une prise n’a pas de broche de terre

Identifiant : Anomalie B3.3.6 a1

Description : Au moins un socle de prise de courant ne comporte pas de broche de terre.

Commentaire : Cette anomalie est dite « compensée » si la prise en question en protégée par un 30mA

Explication

Cela veut dire que vous avez une vieille prise de courant, avec seulement deux trous mais pas de broche de terre (une tige métallique).

Marche à suivre

Il faut remplacer par une prise avec broche de terre. En revanche, si dans cette prise, comme on dit, “il n’y a pas la terre”, on revient au problème de l’anomalie précédente. Il faut souvent changer la prise, ce qui ne coûte que quelques euros et que vous pouvez faire vous-même, mais aussi ouvrir vos murs et tirer du câble dedans, ce que vous ne pouvez probablement pas faire vous-même et qui peut coûter cher.

Les anomalies des diagnostics électricité étant nombreuses et compliquées à expliquer, il est sans doute préférable de ne pas vous les expliquer toutes d’un coup. Deux autres articles seront nécessaires pour lister le reste des défauts les plus courants que l’on rencontre dans le cadre d’un diagnostic électricité.